STOMP, Dimanche 26 octobre, Casino Barrière, Toulouse.
On change (légèrement) de registre, mais entre le concert de musique et le spectacle musical, il n’y a qu’un pas…
STOMP, troupe mythique fondée à Brighton dans le début des années 90,
Leur marque de fabrique, utiliser le quotidien.
De façon matérielle comme immatérielle…dans les instruments comme dans les moments de vie.
Ils n’utilisent que des objets usuels, balais, seaux, tonneaux, bidons, tuyaux en plastique, poubelles, cadis…
Plusieurs tableaux se succédent comme les actes d’une pièce de théâtre.
La narration est soignée et les tableaux sont précisément chorégraphiés.
La virtuosité n’a d’égal que la créativité de cette troupe hors norme.
Quand ils délaissent les objets du quotidiens, c’est pour mieux utiliser leurs propres corps où chaque partie peut être une percussion corporelle: mains, cuisses, ventre, hanches, épaules, torses et bien entendu leurs pieds et leurs chaussures où ces moments de danse se transforment en numéro de claquettes.
Taper n’est pas la seule action loin de là…les instruments frappent bien entendu, mais ils frottent, ils grattent, ils glissent, ils rebondissent, les bâtons s’entrechoquent pour allier danse et art martial.
Entre capoeira et ju-jitsu, ces artistes sont des sportifs de l’extrême avec un sens du rythme métronomique et une synchronicité parfaite.
Certains numéros commencent en solo mais c’est dans la force du groupe que STOMP trouve toute son énergie.
Certaines séquences se muent en moments de transe urbaines et tribales.
Plus qu’une troupe de 8 percussionnistes ultra talentueux,
STOMP est un univers à part entière, un spectacle vivant naviguant entre musique, danse, cirque, théâtre burlesque et art du mime où sans le moindre dialogue, le public a pu assister à des scènes mêlant humour et poésie …
Cette troupe déjà vue par plus de 15 millions de spectateurs dans le monde depuis plus de 20 ans, sait néanmoins se réinventer avec des nouveaux tableaux utilisant encore d’autres objets et positions incongrus comme les éviers inox en bandoulière où encore perchés sur des chaussures de ski elles-mêmes fixées sur des tonneaux métalliques.
Cherchant l’énergie tellurique du sol, où accrochés dans les airs à des harnais, ces artistes nous montrent que la sobriété n’en est pas moins source de création…comme pendant ce moment suspendu où chacun muni d’un briquet, les artistes ont réalisé un ballet poétique et lumineux…un pur moment de grâce contrastant avec les autres séquences beaucoup plus percussives.
Les jeunes et moins jeunes furent comblés de la prestation. Le spectacle grandiose et rondement mené ne ressemble à aucun autre.
Une version urbaine en mode théâtre de rue pourrait être l’étape suivante…
A quand une collaboration avec La Compagnie La Machine ?
Mr François Delarozière, si vous lisez ces lignes…
Merci STOMP !!
Texte & dessin : Nicolas Arnal
Photos : Nicolas Alléguède














